Caractérisation et optimisation de la gestion des matières résiduelles de la localité de Radisson

Radisson : aller de l’avant avec une gestion durable et écoresponsable des déchets qui vise la circularité.

Détails du projet

  • Structure porteuse : UQAM - Localité de Radisson
  • Nature du projet : Municipalité, institution et gouvernement (organisme public)
  • Périmètre : 15
  • Localisation : 129, avenue des Groseillers, C.P. 250 Radisson (Québec) J0Y 2X0
  • Date de début : juillet 2022
Description

La gestion des matières résiduelles est problématique dans les communautés nordiques éloignées au Québec. La localité de Radisson - la communauté allochtone la plus au nord du Québec - n’échappe pas à cette réalité. Située à proximité de la Baie-James et du complexe hydroélectrique La Grande, Radisson écope d’un volume important de résidus de construction et de déchets domestiques, malgré sa faible démographie. L’objectif principal de ce projet est donc de proposer un plan de gestion des matières résiduelles adapté à la localité de Radisson, pour aller de l’avant avec une gestion durable et écoresponsable des déchets qui vise la circularité. Dans le même temps, il s’agit de redonner fière allure à la forêt en nettoyant les déchets disséminés dans l’environnement qui avoisine le Lieu d’Enfouissement en Tranchées (LEET), et de s’assurer que les prochaines installations réduiront l’empreinte environnementale des matières résiduelles via l’installation d’un écocentre évolutif.

Résultats qualitatifs et chiffres clés

La gestion des matières résiduelles en milieu nordique et éloigné est problématique au Québec. En outre, Radisson est directement liée à l'activité d'Hydro-Québec et du complexe hydroélectrique de La Grande. Elle est donc sujette aux doubles flux engendrés par les grands chantiers. Il a été en effet relevé que les territoires portant ce type de projet étaient sujets d'une part, aux résidus de construction issus des travaux de grande envergure, et d'autre part, aux déchets domestiques produits par les travailleurs.euses temporaires présent.e.s pour la construction des complexes miniers ou hydroélectriques (Vachon, 2007).

L’objectif principal est donc de proposer un plan de gestion des matières résiduelles adapté aux caractéristiques du LEET et à la localité de Radisson.

Dans son rapport sur l’indice de circularité au Québec, Recyc-Québec (Haigh et al., 2021) présente les avantages d’une gestion systémique des ressources en termes de réduction des matières résiduelles. En ce sens, cette approche serait bénéfique dans le cas de Radisson et permettrait de prolonger la durée d’utilisation du LEET en plus de diminuer les flux de matières émises et consommées, tel qu’observé à la ville de Chapais.

Pour ce faire, cette recherche prévoit d’abord (1) effectuer un diagnostic du fonctionnement et des impacts socio-environnementaux de la gestion actuelle du LEET, de même que des défis et besoins actuels de la localité. Une caractérisation des déchets lors du ramassage permettra de tirer des conclusions quant au type de déchets les plus présents dans la forêt afin d’identifier les défaillances majeures du LEET, en vue de l’aménagement du futur site, considérant que le LEET actuel atteindra sa capacité maximale d’ici environ deux ans. Des entrevues avec les autorités compétentes, les entreprises, Hydro-Québec et les citoyen.ne.s compléteront la collecte de données afin d’établir le diagnostic des enjeux actuels liés à la gestion des matières résiduelles à Radisson (par exemple, lister les normes et règlements, les ressources humaines requises, la saisonnalité des flux et mesurer l’engagement citoyen)(Dessureault et coll., 2017).

Ensuite, le diagnostic, accompagné d’une revue de littérature étoffée, servira à explorer deux avenues de recherche pour optimiser la gestion des matières résiduelles à Radisson (2) :

1) vérifier la faisabilité et l’acceptabilité sociale d’une potentielle collaboration interculturelle entre la communauté allochtone de Radisson et les communautés eeyouch de Chisasibi. Ceci est particulièrement d’intérêt considérant que le LEET se trouve sur la ligne de trappe ancestrale de la famille Cox, c’est-à-dire sur un terrain familial traditionnel de chasse et de piégeage Cri

2) déterminer les axes prioritaires pour la mise en place d’un plan de gestion circulaire adapté aux réalités du territoire, notamment la potentielle mise en place d’un écocentre évolutif selon l’intérêt manifesté de la localité pour ce type d’infrastructure.

Les données de bases qui constitueront notre diagnostic et l’évaluation des besoins pourraient déterminer les voies maximales de réduction à la source, de réutilisation et de recyclage envisageables à Radisson dans le futur.

  • Recyclage

Facteurs d'accélération et freins

Notre recherche est en cours de réalisation.

Les résultats obtenus détermineront les points suivants :

  1. La réalisation d’un diagnostic social et environnemental

    - Caractériser les déchets dispersés autour du LEET par leur nombre, leur nature, et leur source

    - Identifier les défis, les besoins, et les impacts sociaux, économiques, sanitaires et environnementaux en termes de gestion des matières résiduelles

  2. L’émission de recommandations pour un plan de gestion des matières résiduelles qui priorise la circularité, adapté aux caractéristiques identifiées au cours du diagnostic

    - Vérifier la faisabilité et l'acceptabilité sociale d'infrastructures partagées intercommunautés

    - Déterminer les secteurs les plus importants auxquels intégrer et proposer un système circulaire d'utilisation des ressources

Partenaires

  • Matériaux
  • Métaux
  • Déchet
  • Biodéchet
  • Produits chimiques
Porteur(s) de l'initiative

Bénéfices quantitatifs

  • UQAM
  • A but non lucratif
  • 201, avenue du Président Kennedy, Montréal, Québec H2X 3Y7
  • Vivin Clara
  • vivin.clara@courrier.uqam.ca

  • UQAM
  • A but non lucratif
  • 201, avenue du Président Kennedy, Montréal, Québec H2X 3Y7
  • Normandin Bellefeuille Maude
  • normandin_bellefeuille.maude@courrier.uqam.ca

Moyens techniques et méthodologies

  • Localité de Radisson
  • Localité gestionnaire du lieu d'enfouissement en tranchée et source de financement du projet.


  • Mitacs
  • Organisme subventionnaire du projet de recherche-action.

Mise en oeuvre

Ressources

1) Août 2021 : visite de la région à l’occasion d’un cours terrain avec l’UQAM et sensibilisation aux enjeux de gestion des matières résiduelles à Radisson lors de la visite du dépotoir.

2) Idéation d’un projet de recherche-action pour répondre aux enjeux découverts.

3) Rencontres avec la localité de Radisson.

4) Mise en place d’un partenariat entre la localité de Radisson et l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’UQAM dans le cadre d’un programme Mitacs Accélération.

5) Collecte des données lors d’un séjour sur le terrain (caractérisation des déchets et entrevues).

6) Analyse des données au retour du terrain.

7) Production d’un rapport de recommandations pour favoriser une gestion circulaire des matières résiduelles à Radisson et Chisasibi.

Afin d’élaborer un projet de gestion circulaire des matières résiduelles et des ressources, une caractérisation des résidus a été nécessaire afin de cibler les secteurs à prioriser. Or, aucune donnée ni de documentation spécifique à Radisson n’existe ou n’est disponible.

À cela s’ajoutent les défis typiques liés à la gestion des matières résiduelles en milieu nordique et éloigné qui sont classés en cinq grandes catégories : i) éloignement géographique, ii) taille de la localité, iii) infrastructures en place, iv) enjeux de surveillance et de suivi, v) enjeux politiques et de financement (BAPE, 2022, Brammer-Lavoie, 2014, Vachon, 2007).

Nous avons bénéficié de l’expertise de nos deux professeurs référents et de l’ouverture de la part de la localité, qui s’est investie pour nous fournir les moyens techniques et financiers pour réaliser notre collecte de données. 

Autres intervenants

SUR LE TERRAIN

- PARTIE I - Collecte et caractérisation des matières résiduelles présentes autour du site d’enfouissement, et étude du fonctionnement du LEET actuel

            a) Délimiter 7 gradients de 300m2 (60mx5m) sur la largeur de la forêt qui entoure le LEET. Les gradients sont eux-mêmes sous-divisés en 5 parcelles de 60m2 (12mx5m). Les gradients sont dispersés de façon à couvrir l’ensemble du périmètre qui aura a été ramassé.

            b) Noter la répartition de la végétation, le relief, et le type de sol pour chaque parcelle.

            c) Ratisser l’ensemble des déchets par parcelle afin de remplir un baril témoin. Comptabiliser pour chaque catégorie de déchets (plastique dur, sac de plastique, emballage en plastique mou, bâche en plastique mou, styromousse, carton, papier, métal, aluminium, verre, consigne, et autres) le nombre d’éléments dans le baril témoin.

            d) Comptabiliser le nombre de barils de 200L remplis pour chaque parcelle.

            e) Noter les données issues de notre observation participante (les utilisateurs.trices du LEET, la fréquence des visites, le fonctionnement et les installations sur place)

            f) Tenir un registre du flux de déchets entrants au dépotoir (type de déchets, date, quantité en m3, fournisseur, provenance)

            g) Réaliser des entrevues semi-dirigées avec les acteurs et actrices du milieu concernés (localité de Radisson, entreprises, Hydro-Québec)

 

- PARTIE II - Vérification de faisabilité et de l'acceptabilité sociale d'infrastructures partagées intercommunautés tel qu’un éco-centre évolutif 

            a) Réaliser des entrevues semi-dirigées avec les acteurs et actrices du milieu concernés (citoyen.ne.s, localité de Radisson, Conseil de bande de Chisasibi, entreprises)

 

AU RETOUR DU TERRAIN

- PARTIE I - Collecte et caractérisation des matières résiduelles présentes autour du site d’enfouissement, et étude du fonctionnement du LEET actuel

            a) Créer une cartographie des données collectées dans la forêt entourant le LEET

            a.a) Rapporter sur la carte les 7 gradients de 300m2 du terrain, dont le code couleur reflète la densité de déchets dans les parcelles.

            a.b) Rapporter sur la carte les caractéristiques (végétation, sol, relief) ainsi que les proportions de chaque type de déchet comptabilisés dans le baril témoin pour chaque parcelle.

            b) Analyse des données cartographiées : tirer des conclusions en analysant les données cartographiées pour en déterminer les causes potentielles et éventuellement proposer des recommandations adaptées pour l’aménagement du LEET

            c) Analyse des données observées au LEET : tirer des conclusions en analysant les données quantitatives et qualitatives obtenues par l’observation participante, afin de proposer des recommandations adaptées pour un plan de gestion des matières résiduelles adapté

            d) Analyse des données qualitatives : tirer des conclusions des entrevues afin de dresser un portrait des besoins et des défis des différent.e.s acteurs.trices émetteurs.trice.s de matières résiduelles

            e) Analyse des données quantitatives : tirer des conclusions en analysant les données  obtenues par la tenue du registre, afin de proposer des recommandations adaptées pour un plan de gestion des matières résiduelles.

 

- PARTIE II - Vérification de faisabilité et de l'acceptabilité sociale d'infrastructures partagées intercommunautés tel qu’un éco-centre évolutif

            a) Analyse des données qualitatives 

             a.a) Tirer des conclusions des entrevues afin d’évaluer l’intérêt, les obstacles et les avantages d’une éventuelle collaboration intercommunautés chez les Eeyouch et les résident.e.s de Radisson. 

             a.b) Donner des pistes pour une potentielle implantation d’un éco-centre en fonction des conclusions tirées et de la revue de littérature effectuée.

- Localité de Radisson

- Programme Mitacs Accélération

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Auteur de la page

Clara Vivin

Candidate à la maîtrise en Sc. de l'Environnement

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