Priorités métropolitaines - EIT

 

L’écologie industrielle et territoriale, pour mettre la coopération au cœur du développement économique de la Métropole du Grand Paris

 

Optimiser les flux de matière et d’énergie au sein des territoires
 

Figure 1 : Vision schématique du métabolisme territorial - Source : Alterre Bourgogne

L’écologie industrielle est un champ scientifique qui vise à intégrer les activités industrielles dans les limites de la biosphère, en s’inspirant du mode de fonctionnement des écosystèmes naturels. Déclinables au sein des entreprises et des organisations, mais également entre elles dans le cadre de leurs échanges, les principes de l’écologie industrielle permettent d’optimiser le métabolisme territorial, c’est-à-dire l’ensemble des processus de consommation de ressources au sein du système socio-économique d’un territoire donné.
Le métabolisme d’un territoire caractérise notamment sa résilience et sa dépendance aux approvisionnements extérieurs, ses rejets vers l’atmosphère et les milieux naturels, ou son efficience dans la gestion des ressources.

La coopération au cœur de la mise en œuvre de l’écologie industrielle et territoriale


Traduction opérationnelle de ces principes et levier de l’économie circulaire, l’écologie industrielle et territoriale (EIT) met en relation l’ensemble des acteurs économiques d’un territoire en vue d’optimiser leurs flux de matière et d’énergie. Elle se matérialise notamment par une animation territoriale visant à créer des synergies entre les différentes entreprises du territoire. Ces synergies, qui peuvent être intersectorielles, prennent deux formes principales :
Les synergies de substitution dans lesquelles les flux sortants d’une entreprise (déchets, co-produits, eaux usées, chaleur fatale, etc.) sont valorisés comme des ressources par une ou plusieurs autres entreprises ;
Les synergies de mutualisation dans lesquelles plusieurs entreprises partagent leurs ressources foncières, matérielles et/ou humaines.
La mise en œuvre des synergies interentreprises répond à la fois à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Si de nombreuses synergies sont mises en œuvre de manière spontanée entre les entreprises, comme n’importe quelle autre opportunité économique, les démarches structurées d’écologie industrielle et territoriale sont principalement l’œuvre des pouvoirs publics ou d’associations d’entreprises dans une dynamique de développement économique local et durable.
Forte de nombreuses expériences depuis le début des années 2000, l’écologie industrielle et territoriale a vu son développement s’accélérer ces dernières années suite à la parution d’un guide national dédié à sa mise en œuvre, et à la conduite du Programme National de Synergies Interentreprises, vaste expérimentation conduite dans quatre régions françaises. Le réseau national Synapse, coordonné par l’ADEME, les ministères de la transition écologique et de l’économie, ainsi que par de nombreuses parties prenantes impliquées sur la thématique vise aujourd’hui à accélérer le passage à l’échelle de l’EIT en France.



Vidéo : Écologie Industrielle et Territoriale, les démarches au service des entreprises et collectivités, Source : ADEME


L’EIT, comme clé du développement économique métropolitain


L’écologie industrielle et territoriale se décline de manière préférentielle dans les zones d’activité économique où la densité industrielle est la plus forte. Les synergies ne se limitent pas toutefois à la proximité la plus étroite, notamment pour les flux les plus complexes dont la valorisation peut nécessiter d’identifier des exutoires à des distances importantes.  L’échelle de la Métropole du Grand Paris est pertinente pour coordonner les démarches d’écologie industrielle et territoriale déployées au sein des zones d’activité et des différentes communautés de communes du territoire.
La Métropole du Grand Paris a choisi de mettre l’économie circulaire au cœur de sa politique de développement économique. L’écologie industrielle et territoriale constitue de fait un pilier essentiel de son action auprès des entreprises du territoire. En facilitant leur mise en relation et la création de synergies interentreprises, la Métropole du Grand Paris souhaite renforcer la compétitivité et la résilience des acteurs économiques, créer de nouvelles activités et des emplois, et répondre aux enjeux environnementaux d’efficacité de gestion des ressources.
La Métropole constitue un territoire très spécifique dans la mesure où elle recouvre à la fois une densité industrielle importante, des plateformes logistiques d’envergure et des zones urbaines particulièrement denses. L’écologie industrielle et territoriale doit donc y être abordée en fonction de ces problématiques propres, en travaillant sur ces différentes dimensions du territoire et leurs recouvrements.


Une animation territoriale essentielle à la mise en œuvre des synergies interentreprises


De nombreux obstacles freinent encore la mise en œuvre des synergies interentreprises. La valorisation des flux sortants n’est pas toujours possible du point de vue technique, économique et/ou réglementaire. Il convient donc de faciliter la réutilisation des matières et substances sortantes lorsque ces opérations sont viables du point de vue économique, social et environnemental. La levée des barrières réglementaires et la mise au point de dispositifs d’incitation économique doivent constituer des priorités à l’échelle nationale.
Au-delà de ces blocages « opérationnels » à la concrétisation des synergies, il est nécessaire de mettre en place une animation territoriale ambitieuse visant à créer des réseaux de coopération interentreprises. L’animateur territorial joue le rôle d’intermédiation entre des entreprises aux problématiques variées et qui n’ont pas nécessairement la capacité d’identifier les exutoires locaux les plus pertinents.
L’animation d’une démarche d’écologie industrielle et territoriale comprend plusieurs étapes, dont la mobilisation des acteurs économiques du territoire, le croisement des besoins propres aux différentes entreprises du territoire, l’identification des opportunités de synergies interentreprises, le maintien de la dynamique d’échange interentreprises et la levée des freins à la concrétisation des synergies. L’évaluation et la capitalisation des résultats obtenus permettent enfin de dégager des retours d’expériences positifs et de convaincre élus et entreprises de pérenniser et renforcer leur engagement vers ce type de démarche.
 


Autres priorités


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